
©Hospices De Beaune Cour Interieure

©Hospices De Beaune Polyptyque 1|Francis Vauban

©Hospices De Beaune Salle Des Povres3|Francis Vauban
Lorsqu’en 1443, le Chancelier du Duc de Bourgogne, Nicolas Rolin, et sa troisième épouse, Guigone de Salins, fondent l’Hôtel-Dieu de Beaune, la ville et ses alentours sont décimés par la peste. Les troubles provoqués par la Guerre de Cent Ans (1337-1453) ont également affaibli la cité.
C’est dans ce contexte que les époux Rolin font élever pour les pauvres et les plus démunis un hôpital inspiré par les Hôtels-Dieu les plus remarquables des Flandres, possessions des Ducs de Bourgogne.
Derrière la sobre façade sur rue, coiffé d’un monumental toit d’ardoise, se trouvent l’éblouissante cour d’honneur et les magnifiques toits de tuiles vernissées polychromes.
Tout autour de la cour, l’organisation harmonieuse des bâtiments règle la vie de l’institution charitable : dans la salle des Pôvres, sous la haute charpente à berceau lambrissé brisé, sculptée et peinte, sont accueillis les malades. Dans la cuisine, avec sa grande cheminée à double foyer, sont préparés les repas. Dans l’apothicairerie, ayant conservé son mortier et ses pots de faïence, sont élaborés les remèdes et potions par la sœur pharmacienne.
Nicolas Rolin a mis à profit sa vaste connaissance des institutions hospitalières pour faire de son Hôtel-Dieu (dit Hospices de Beaune) un établissement hospitalier dont l’activité se prolonge aujourd’hui encore avec les Hospices Civils de Beaune.
En fin négociateur, il l’a fait placer sous l’autorité directe du Saint-Siège et l’a affranchi de toute redevance. En bon gestionnaire, il l’a doté de vignes, de fermes et de bois.
En défenseur des arts, il a recherché la perfection architecturale et s’est attaché les services des plus grands maîtres flamands, dont Rogier Van der Weyden. Ce dernier a réalisé sur commande le polyptyque du Jugement Dernier.
Enfin, en fidèle chrétien, Nicolas Rolin a créé une institution de charité dont l’esprit se perpétue depuis près de six siècles.
En 1457, Guillotte Le Verrier fait le premier don de vignes à l’Hôtel-Dieu, une tradition qui s’est ancrée dans les siècles. Aujourd’hui, le domaine viticole avoisine les 60 hectares dont 50 sont consacrés au Pinot noir et le reste au Chardonnay.
Confié à une vingtaine de vignerons encadrés par le régisseur, ce domaine viticole exceptionnel compte 85% de premiers crus et grands crus qui sont vendus aux enchères le troisième dimanche de novembre. Cette vente, organisée aujourd’hui par la maison Sotheby’s, est la plus célèbre vente de charité vinicole dans le monde.
Tous les ans une ou deux associations caritatives du domaine de la santé sont choisies pour recevoir les fonds de la vente de la Pièce de Charité. Cette vente est animée par des parrains ou marraines représentant les associations, afin de faire monter les enchères.
En savoir plus sur la Vente des Vins des Hospices de Beaune.
Le produit de la vente est consacré à la conservation et à l’entretien du patrimoine de l’institution. Il contribue à la modernisation des équipements et des bâtiments de l’établissement hospitalier actuel.
En 1966, Gérard Oury tourne le film « La Grande Vadrouille » au cœur même de l’Hôtel-Dieu (Hospices de Beaune). Les scènes cultes avec Bourvil et Louis de Funès se succèdent dans la cour d’honneur, la grande salle des Pauvres, alors qu’un pilote de la Royal Air Force, le fameux Big Moustache est « extrait » in extremis de l’hôpital, bouteille à la main !
Ce film, le plus grand succès du cinéma français au XXème siècle, participe, plus de 60 ans après, à la renommée de l’Hôtel-Dieu (Hospices de Beaune).